Panorama des approches agiles

En écho à ce vieil article de 2015, mouvements agiles, je remets au goût du jour cette petite présentation, car je m’en sers en ce moment auprès de plusieurs groupes. Naturellement dès qu’on présente l’histoire de l’agilité les milices de la bonne pensée agile se révoltent, je propose de les laisser se révolter et de vous donner ma lecture. Ne dites pas les faits ! Dites la vérité ! – Maya Angelou Petit panorama visuel Le glossaire Lean Pour les méthodologistes et les industriels, oncle d’Agile quand le monde était encore compliqué (et pas complexe, où commençait à l’être). On aurait pu ajouter Lean Software, qui est le pendant IT du Lean. Attention avec l’appellation Lean : à lire les cowboys hippies.

L'intention première

J’entre dans une période dans laquelle je ressens le besoin et l’envie de poser mon expérience pour la confronter. Qu’est-ce que je sors de ces années d’accompagnement et de direction d’entreprises ? Est-ce que je suis capable d’en déduire des principes, où tout n’est que le fruit du moment, du hasard, de l’intuition et de la chance ? Est-ce que j’imagine que ce qui s’est passé est réellement ce qui s’est passé ou est-ce le fruit de mon imagination ? Si tel est le cas, saurais-je détecter, analyser et reproduire ce qui s’est réellement passé ?

Roadmaps & dépendances

À l’occasion d’un meetup school of product (mes acolytes), j’ai parlé des roadmaps, des dépendances et des temps d’attente. La roadmap ou plutôt le plan de livraison est un élément clef. Il ne s’agit pas d’une session “basics” (les basiques, les bases, sous-entendu pour débutant), il s’agit d’un session “fondation”, de fondamental, soit indispensable. Les slides Slides roadmaps et dépendances Enregistrement de la session Complètement Le petit complètement suite aux conversations post-session : Le grooming cette erreur.

Anti-coaching, anti-psychanalyse

Ceci est un petit vagabondage d’avril. Une pensée mi-réflexion, mi-rêve éveillé. Je me projetais sur une nouvelle histoire d’accompagnement de dirigeants en entreprise, une approche en tête à tête, comme du coaching, comme de la psychanalyse. J’imaginais passer trois mois simplement en observation, sans rien dire, sans rien proposer. Comme par exemple lors de la prise d’un poste. Mais lors d’une approche d’accompagnement. Je me disais à moi-même : difficile pour le client, trois mois sans rien dire, cela a un coût de se faire accompagner par des coachs / managers / dirigeants “seniors” (=vieux =avec de l’expérience). Oui cela peut avoir beaucoup d’impact, mais trois mois juste à observer c’est un vrai coût.

Agilité, regard critique sur les dernières années pour bien débuter les suivantes

Voici la première version qui m’a servit de base pour la conférence “Frug’agile 2021” en février 2021. La vidéo de la session devrait être disponible sous peu. LE PDF Et voici la vidéo de la session

Le problème de la bienveillance

Dans les années 1880, Nietzsche écrit “La généalogie de la morale” (1887). Dans ces ouvrages (il y a une série “Par delà le bien et le mal”, “Généalogie de la morale”), il recherche un renversement des valeurs. Il s’attaque à l’opposition du bien et du mal, du bon et du méchant. Il ramène cette généalogie à proprement parler à une opposition historique de classe, de groupes de pouvoir. Étymologiquement explique-t-il le “bon” est dans de nombreuses langues, le noble, le guerrier, le maître. Celui qui dominait, qui combattait, qui jouissait, le fort. Celui qui ne se posait pas de question sur le bien et le mal, le bon et le méchant, car ce n’était pas son sujet, ce n’était pas un sujet, lui, il vivait. C’est par opposition l’opprimé qui a créé cette définition. Pour Nietzsche, au faible il ne restait que cette faiblesse. Et le faible, l’opprimé, le non-noble, le non-fort, celui qui ne jouissait pas de la vie, a essayé au fil des ans de transformer cette faiblesse en force. Il s’est décrété le bon, car pour lui c’était le sujet. Et de sa faiblesse il a essayé d’en faire une force. Qu’il ne puisse pas jouir de la vie il a appelé cela patience par exemple, que le faible, le non-noble, soit légion vis-à-vis du noble, et comme il subissait, il a fait de la solidarité, de la bienveillance, entre les personnes des vertus. Vertus qui ne viennent même pas à l’esprit du noble, du guerrier, du fort, car cela ne le concerne pas. Ainsi Nietzsche explique une inversion des valeurs : le “bon” à l’origine, le chevalier, le guerrier, le noble, le fort, le chef de la horde, est devenu le méchant aux yeux des non-nobles, des non-guerriers, des non-forts, des non-chefs. Le “méchant” est l’opposé de celui qui se pense “bon”. Et dans le récit de Nietzsche c’est bien historiquement les faibles qui ont gagné, et donc les “bons” sont devenus historiquement les non-forts, les non-chevaliers, les non-guerriers, les non-chefs de horde. Et les vertus qu’ils s’octroyaient sont devenues des valeurs plus répandues (la patience, la bienveillance, la solidarité, etc.). “Vertus” qui n’en ont que le nom puisqu’elles ont été définies en réaction, et qu’elles ont été créées avec la seule matière disponible du faible aux yeux de Nietzsche. Cette inversion des valeurs m’apparaît passionnante, car elle ramène la complexité à tous les niveaux. Même dans les vertus dont certains se drapent beaucoup aujourd’hui (solidarité, bienveillance), il y a un combat, une lutte. Dans chacune de ces vertus – solidarité, bienveillance – se cache une lame, une arme.

Difficile fin de carrière pour Scrum

C’est l’histoire d’un groupe de rock. Un duo. Un vrai duo rock. Ils n’ont pas fait Woodstock, ils n’ont pas été roadies de Mötorhead, mais l’un d’eux a été pilote pendant la guerre du Vietnam. Dans les années 90 quand on pense que le rock est mort il lance “Scrum”, leur groupe. Il faut du temps pour percer. Au tout début des années 2000 pendant un festival de musique underground un mouvement plus global dont ils font partie prend forme. C’est un tremplin pour eux. Le milieu des années 2000 voit les grands groupes devenir des vrais dinosaures. À l’instar du punk des années 70, du Grunge des années 90, ils sont le fer de lance de la rupture au milieu des années 2000. De underground ils deviennent les têtes d’affiche.