Scrum 2013, le canevas

Dans le TGV, 3 heures devant moi avec la clim’, j’enfourne Roxy & Elsewhere de Frank Zappa dans les oreilles et je me lance dans une lecture du Scrum Guide nouveau (celui qui vient de sortir en juillet 2013). Avant de démarrer il me parait clair que si Ken Schwaber & Jeff Sutherland sont les créateurs de Scrum, ils ne maitrisent plus vraiment la créature. Le nom leur appartient, la consolidation du “toolkit” sous cette appelation aussi, les concepts et les idées derrière ont été libérées au délà de leurs espérances et hors de leur réelle emprise.

Dialogue, poème et situation

C’est l’été, qu’est ce que j’ai dans ma besace ? Quelques scènes et dialogues vécus par moi-même ou d’autres, un poème qui m’a été adressé (si si). J’espère que cela vous donnera le sourire, comme ce fut le cas pour moi. La motivation Formation “agile” (quelle qu’elle soit), c’est le début de la formation, une introduction sur l’histoire de l’agilité. On passe en revue les différents principes. Et toujours, systématiquement, quelqu’un s’esclaffe, ou montre ostensiblement un sourire en coin.

Dan Mezick's Garage Vol.1

Dan Mezick va être un des keynote speakers du Scrum Gathering de Paris en septembre. Son thème de prédiclection est le “culture hacking”. Difficile de traduire, disons pirater la culture d’entreprise pour la changer, mais sans le côté négatif du mot pirate (pensez aux pirates sympas de Polanski), cela reste cependant un détournement. Un détournement de culture d’entreprise provoqué par l’inoculation de nouveaux éléments qui se propagent. Voyez je n’ai pas encore les bons mots pour définir le “culture hacking”, et sans mots clairs, pas de concepts, pas de véritables compréhensions. Sans mot on ne peut pas saisir l’idée véritablement. Pour l’instant nous avons une esquisse.

CJDization

Saviez vous que le mandat (2 ans) des deux co-présidents du plus vieux syndicats d’entrepreneurs, de patrons, de France, le CJD (Centre des jeunes dirigeants) est basé sur la notion d’agilité ? Intéressant non ? reprenons, automne 2012, Agile Tour Paris, Le “projet dont vous êtes le héros agile”, une personne entre…en retard. Tout le monde est chauffé à blanc par l’atelier, on demande au retardaire de payer un tribu : des pompes ! Il s’exécute immédiatement avec le sourire aux lèvres ! première rencontre avec un JD, le vice-président du mouvement, Jérôme Lefèvre.

Agile en quelques mots

Les quelques mots que j’utilise pour présenter “agile” au début des formations ou lors de conférences. C’est quoi l’agilité, l’agile ? Comment le résumer. Responsabiliser L’agilité c’est acter de la complexité de notre monde. Complexe ? beaucoup d’interconnections, beaucoup de dépendances, des renouvellements technologiques très rapides, tout est entrelacé (étymologie de complexe) le monde est devenu imprédictible, incertains. L’agilité est une réponse cette complexité et quelle est cette réponse ? Il faut responsabiliser les gens. En responsabilisant les gens nous sommes en mesure d’appréhender le mieux possible cette complexité. Un cercle vertueux peut aussi se créer : en étant responsabilisés les gens sont motivés, heureux, et ils sont d’autant meilleurs à ce qu’ils font. Ne soyez pas rétif, vous ne prenez aucun risque à responsabiliser les gens, vous n’aurez que mieux.

Du sang et des larmes

Je n’ai rien d’autre à offrir que du sang, de la peine, des larmes et de la sueur. –Winston Churchill, 13 mai 1940, Chambres des communes. Messieurs les managers, les chefs, les dirigeants, les entrepreneurs, les patrons, vous qui êtes “aux responsabilités”, je ne trouverai pas meilleure formule. En effet, en me basant sur cette formule très très connue, je promets souvent aux dirigeants qui me sollicitent “des larmes et de la sueur”. A ceux qui ne connaissent ni larmes ni sueurs j’indique qu’il y a un problème. A la question c’est quoi un dirigeant agile ? c’est quoi un manager agile ? Nous pourrions répondre : c’est la fin d’une croyance qui veut que le dirigeant, manager, soit servi par ses équipes. il doit servir ses équipes. La fin de la croyance que le management est une science dure, c’est une science molle.

Les émotions sont la source du changement

Voici quelques temps que je m’interroge sur la notion de “culture hacking”. Expression difficile à traduire sous laquelle je place personnellement cette action de détourner, pirater, la culture d’une organisation pour la faire évoluer vers une autre, que l’on souhaite meilleure. Si vous accompagnez des entreprises vous savez la difficulté à faire changer la culture de celles-ci. Vous savez les efforts -parfois vains- de répandre un état d’esprit, agile par exemple, dans l’ensemble de l’entreprise, dans toutes ses strates, des opérateurs terrains au management en “haut” de la hiérarchie. Exemple typique : on demande de passer l’organisation à l’agile, vous avez démarré par quelques équipes, et cela marche. Les ennuis commencent. Comme cela marche on répand de plus en plus la “bonne parole”. Mais ce qui était viable un temps pour une entreprise : héberger en son sein 2 ou 3 projets agiles, devient un réel re-positionnement quand il s’agit d’aller plus loin : parcours RH, changement de type de management, clarification des valeurs et des buts de la structure, etc. Peut-être est-ce simplement une erreur initiale : cette entreprise ne voulait tout simplement pas aller vers l’agile mais suivait uniquement, sans réfléchir, l’effet de mode actuel. A ce sujet je clarifie désormais systématiquement cette question : voilà ce que cela va impliquer, êtes-vous toujours partant ? Mais même une entreprise volontaire pour se lancer dans une telle démarche va potentiellement souffrir.