Les temps complexes, revisitons Agile

Je vous propose de revisiter la notion d’agile. Plus les mois passent moins je parle du manifeste ou des pratiques (éléments pourtant fondateurs historiquement), non pas qu’ils perdent beaucoup de valeur, mais plutôt qu’ils restent assez difficiles à saisir lors d’un premier abord. Et puis – disons-le aussi – ma pratique évolue, ma pensée change, vers une approche bien plus liée finalement au management, à la conduite du changement, à l’organisation des personnes.

Lectures automne/hiver 2014

Voici un petit lot de lectures (4 ouvrages) que j’ai pu réaliser durant l’automne & l’hiver 2013/2014 (j’adore ce petit côté catalogue des 3 suisses que les personnes de mon âge auront reconnu). Au passage vous trouverez en fin d’article un rappel de tous mes liens “lectures”. Reality is broken, Jane McGonigal, 2011 Clef de voute – il me semble – des inspirations de Dan Mezick, c’est donc un livre que je me suis empressé d’acheter. A la question : qui passe en temps fou (~20/30h) par semaine à payer pour échouer ? Qui passe un temps fou (~20/30h) par semaine à s’impliquer avec un niveau d’exigence rarement atteint en entreprise, tout en payant ? Qui maintient une documentation précise, à jour, pour faire monter en compétence ses 25 millions de camarades en compétence ? La réponse est toujours la même : les joueurs (notamment de jeux vidéos). Implication, niveau d’exigence, etc, le “bon” monde est de l’autre côté de l’écran (c’est le nouvel Alice de l’autre côté du miroir). En s’y intéressant on va savoir comment améliorer le notre monde. L’idée centrale de Jane McGonigal est de réapprendre notre monde en s’inspirant des mondes virtuels des jeux vidéos. Et c’est franchement excitant. Toute la raison et l’importance de la gamification déboule et s’explicite aux travers de ces pages. Si parfois c’est un peu long (mais c’est car on sent que Jane McGonigal est elle-même très immergée dans les jeux) c’est très instructif.

Penser son organisation - sur le terrain

Après avoir lancé l’idée d’utiliser la théorie des catastrophes, idée difficile à saisir et à appliquer – je vais essayer bientôt de la rendre plus palpable en l’associant à la métaphore du cristal – je vais revenir à des choses beaucoup plus concrètes comme l’organisation physique, sur le terrain. Dernièrement j’ai pu réaliser deux Open Agile Adoption (je vous en parle dans la semaine au travers de ce blog), et l’une des choses qui me frappent c’est l’aspect concret des propositions. On imagine que les personnes vont demander des processus de prises de décision, des façons poussées de gérer la communication, etc. Mais non, pas du tout, ils ramènent leurs propositions à des choses très concrètes, très terre à terre, mais probablement terriblement efficaces : avoir des ordinateurs portables plutôt que des postes fixes, changer l’emplacement du bureau pour avoir un accès plus facile à tout le monde, regrouper les membres d’un projet, plus de puissance de calcul du processeur, plus d’espace disque, etc.

Lean Startup - Christophe Monnier

Une fois n’est pas coutume, je vous présente les slides d’un autre : une rapide introduction à Lean Startup par Christophe Monnier. En fait Christophe est mon associé au sein de SmartView. Lean Startup est un sujet clef, passionnant. Et je ne suis pas mécontent que Christophe s’en soit emparé autant. Je me plais à penser que j’y suis un peu pour quelque chose. On parle beaucoup agilité entre nous, sous forme de boutades, de vrais débats, de pieds de nez, mais dans tous les cas on se challenge, se remet en question. On échange particulièrement … des livres (comme la pratique de Culture Game de Dan Mezick), je crois, depuis bien longtemps, à cela, c’est en partie comme cela que je pense progresser.

Penser son organisation - théorie des catastrophes

Jouons donc avec la théorie des catastrophes. Je ne sais si vous aviez suivi l’introduction, mais on va imaginer une organisation dont l’apprentissage passe par un jeu entre storytelling et auto-organisation, où la communication d’informations passe par des formes du double lien sociocratique ; une organisation organique (et pas rationalisée dans le sens industriel, cartésien) qui prend des formes multiples (comme le cristal ou une termitière). C’est là que j’en appelle à la théorie des catastrophes de René Thom : comment saisir un peu les différentes formes et les différents mouvements que va opérer cette organisation pour se déployer (puisque le sujet initial c’est bien les organisations à grandes échelles). On pourra évoquer plein d’autres points très concrets par la suite comme le télé-travail, l’organisation des bureaux, le off-shore, etc mais là j’ai envie de commencer une approche quelque peu théorique et risquée..

Penser son organisation - introduction

Voici un petit article pour commencer à en dire plus sur ma perception d’une organisation à grande échelle selon l’expression consacrée du moment. Aujourd’hui les questions clefs autour de l’agilité sont de deux ordres (à mon humble avis) : a) la durabilité et l’intégrité de l’agilité, b) la mise à l’échelle. J’avais déjà commencé à évoquer ce point dans cet article : agile à grande échelle c’est clair comme du cristal, et j’y reviendrai plus bas.

Mini livre : La Horde Agile

Qu’est ce qui fait de l’homme, l’homme ? Observons nos ancêtres qui parcouraient la Savane. Nous n’avions ni dents acérées, ni muscles proéminents, encore moins une rugueuse carapace. Et pourtant nous avons émergé et finalement dominé le monde. Pourquoi ? parce que nous avions cette culture de l’adaptation en milieu complexe. Avec Descartes et les Lumières nous avons un peu oublié cela. Nous avons une réponse cartésienne à chaque question. Et nous pensons que le monde marche ainsi. Mais ce n’est plus le cas : interdépendance, connectivité totale, immédiateté, simultanéité, globalisation, le monde est de nouveau imprédictible. Aujourd’hui que peut nous enseigner notre vieille horde ?