Arrêtons avec la tyrannie de la vision
Sous couvert de ce besoin fondamental qui est de donner du sens, besoin très légitime, j’observe une tyrannie de la vision. Dites-moi “pourquoi” sinon je ne m’engage pas. La requête est compréhensible tant qu’elle ne devient pas intolérante. L’intolérance serait de conditionner l’engagement à une vision précise, à une réponse détaillée. Or la vision est une direction pas une réponse. Et la vision doit être claire, mais précise j’en suis beaucoup moins sûr. Ne pas avoir de vision est une vision, mais il faut le signaler en tant que tel, et en le signalant on indiquera aussi probablement comment on espère se sortir de l’ornière, ce qui deviendra une vision.
Dirigeants, est-ce que vous signalez ce que vous désirez ?
Pour les dirigeants transformer leurs organisations c’est d’abord signaler clairement qu’ils le désirent, qu’ils le veulent, et agir en conséquence. Car comment imaginer que l’émergence ne prendra pas la forme de nos désirs1 ? Trois questions pour vous. Est-ce que vous le désirez ? Est-ce que vous signalez ce que vous désirez ? Comment ? Signaler ? Quel signal ? Le signal c’est une forme en action. Le signal indique que c’est possible. Le signal indique que l’on essaye, que vous essayez. Le signal montre qu’on le désire, que vous le désirez. Les autres le sentent, le voient, le touchent, le signal est clair. Sans cette clarté du signal des dirigeants, les phases de mutation, de changement, qui transitent nécessairement par une phase chaotique risquent de s’enliser.
Les entreprises qui vont faire la différence responsabiliseront les gens
Septembre 2017 je suis interviewé dans un petit café de Paris par Julie Albet. Je viens de retrouver l’entretien. Le voici. Septembre 2017 PABLO PERNOT : « Les entreprises qui vont faire la différence responsabiliseront les gens » Coach agile, expert de l’accompagnement organisationnel, agent provocateur… Pablo Pernot est tout cela à la fois. Pour ses clients, il mène des actions autour de la conduite du changement, de l’agilité et de la transformation d’organisations. Il nous parle de feedback, de droit à l’erreur et des différentes méthodes agiles.
Entreprise agile et mise à l'échelle
Sur les pentes du Mont Brion1 nous avons beaucoup parlé avec Laurent Morisseau de l’entreprise agile et de agile à l’échelle. Les deux sont souvent proches, mais pour autant différents. L’agile à l’échelle implique la mise à l’échelle de son dispositif de création de valeur. C’est à dire que la manière dont les équipes produisent, fabriquent, créent, est répandue à toutes les équipes, ou que le nombre des équipes augmente et que leurs manières de produire, fabriquer, créer s’y adaptent, d’où la mise à l’échelle. L’entreprise agile implique que l’intégralité de l’organisation s’approprie cette culture agile et que chacun de ses composants fonctionne selon ces principes.
Profession de foi
Aujourd’hui pour réformer les organisations, repenser les produits, re-imaginer ses relations sociales en entreprises, définir si on souhaite utiliser une recette connue (comme un socle à la “spotify”, “SAFe”, “Less”, etc.), des cadres (“Scrum”, “Kanban”), des approches (“Lean Startup”, Beyond Budgeting", “Holacratie”, “Design Thinking”, etc) reste une étape importante, mais à la portée de tous. C’est une petite partie de mon rôle de vous aider cependant sur ces sujets. Définir jusqu’où, à quel rythme, comment, dans quel sens, l’adaptation et l’émergence de votre propre écosystème doit se réaliser est déjà moins facile à appréhender. Mais si c’était facile cela ne serait pas la question. C’est une partie du rôle de personnes comme moi de vous accompagner là dessus.
Les deux chaos
Le chaos est une étape nécessaire. C’est dur à accepter pour certains d’entre nous. Mais quoi qu’il arrive lors d’un changement conséquent personnel ou organisationnel, il y a ou il y aura du chaos. La question étant de savoir de quel chaos il s’agit. A mes yeux un des chaos est celui qui a été créé par votre volonté de changer les choses, votre prise de risque, votre pas de coté ou en avant, votre impulsion, votre désir. Vous êtes sorti de votre zone de confort pour une bonne raison, avec envie. Et maintenant il faut (re)découvrir, (re)bâtir, faire émerger.
Retour à la langue : processus, interaction, cadre et sens
Assemblons quelques briques qui mènent à cet article. D’abord grâce à France Culture, je viens de me replonger dans Lacan. Dire que je comprends est un pas que je ne franchirai pas. Mais au travers de ces petits podcasts qui me permettent de me reposer la question d’une lecture soutenue ou non de Lacan, j’ai été frappé par ce que j’aime : l’importance du langage. Et par l’idée selon laquelle une analyse ne pouvait pas être menée aussi bien en anglais, qu’en français1… Le langage utilisé — la langue — ne permettant pas le même type d’appropriation, d’expression, d’exposition, etc.