Il est assez facile d’expliquer aux managers que l’on côtoie dans le coaching agile l’application de certaines pratiques, par exemple : l’automatisation des tests, la notion de “fini”, les itérations, etc, et certaines valeurs : inspection & adaptation (pour -par exemple- scrum). Pour les managers les gains apportés par ces pratiques et valeurs coulent de source. Quand on parle de confiance, de respect, c’est toujours beaucoup plus difficile. Ces notions agiles (depuis Lean) paraissent trop souvent liées à une philosophie, voire une idéologie, et donc ne sont pas appréciées à leur juste valeur par des profils dont l’objectif est avant tout de produire des résultats, de rentabiliser en quelque sorte leurs équipes, leurs produits, etc.
... ➦Bon sang que ce billet a du mal à sortir. Il a été démarré en février 2011, repris en août. Et je sèche j’ai juste l’impression d’écrire un truc totalement inutile. Mais j’ai besoin d’exprimer ces idées, et je ne sais pas comment cela sera compris. “Tout le monde s’en fout pablo crache ton truc”. ah ok voilà qui me rassure. allons-y donc.
Pour encadrer des équipes agiles ou faire du coaching il faut de l’expérience (oui j’ai décidé d’enfoncer des portes ouvertes).
... ➦En ce moment beaucoup de choses sont dîtes sur Kanban, et cette approche agile semble avoir le vent en poupe. J’en suis ravi et je ne suis pas surpris : de nombreuses choses imposées par Scrum (et XP) qui freinent les entreprises dans leur adoption ne sont pas présentes dans Kanban, par exemple : la redistribution des rôles, ou la recomposition des équipes. La principale force de Kanban est de permettre une modélisation du flux sur l’existant, puis de le faire évoluer. Je ne sais plus de qui sont ces mots (Mike Cohn peut-être) mais quand Scrum opère une révolution, Kanban propose une évolution. On comprendra alors aisément que de nombreuses entitées soient plus tentées par Kanban que par Scrum. Et donc Kanban pourrait probablement bien plus que Scrum dans les entreprises être le cheval de Troie des méthodes agiles.
... ➦Quand Brian Marick a achevé sa keynote à Madrid (XP2011) il a conclu par “gardez l’agile étrange” (keep agile weird). Il entendait par là dire que l’agile était une forme de résistance et qu’il fallait donc lui garder cette étrangeté vis à vis du monde extérieur, indicateur de sa bonne santé. Cette phrase a eu un autre écho en moi que j’ai essayé d’exprimer à Brian Marick dans les couloirs juste après son intervention. En fait cette étrangeté me faisait penser à quelque chose que je défend et aime depuis toujours : l’absurde, et le déséquilibre qu’il engendre. J’ai essayé de lui expliquer que sa phrase me faisait penser aux Monty Python, c’est absurde, c’est étrange, c’est déséquilibré, le déséquilibre produit une force qui permet le changement. Voilà mon mojo. Bon, il a vaguement acquiescé pour pouvoir rapidement s’éclipser vers le buffet.
... ➦Voilà, SudWeb 2011, J’y étais.
Pour moi l’histoire commence jeudi 26 mai au soir, dans une chambre d’hôtel en face des arènes (la vue et la ville sont superbes, mais j’y suis habitué). C’est le dîner de réception des orateurs et des organisateurs. Tout le monde apprend à se connaître. Bonne ambiance, pizza & bières (et 1 décapsuleur que je vous recommande vivement ). Mais je suis crevé de ma journée, l’un des vieux et donc je me retire rapidement. D’autant que j’habite à une trentaine de kilomètres, donc, pas question de passer la soirée -avancée- à l’hôtel.
... ➦Après un retour sur le 11 mai, je reviens sur cette deuxième journée de conférence à XP2011 Madrid, le 12 mai 2011.
Cette seconde journée est entamée par la keynote de Brian Marick (signataire du manifeste agile). Et donc, comment dire, ce fut très bien. Très engagé politiquement. C’est globalement ce que je retiendrai *personnellement* de ces deux keynotes. Un engagement politique marqué, même si Esther Derby avec ses aiguilles et son tricot dans le hall de l’hôtel ne paraissait pas particulièrement subversive. Pour Brian Marick c’est plus évident, il défend beaucoup certains concepts et penseurs sur l’anarchisme, il se moque de Bush, explique le choc entre l’entreprise et l’agilité et parle de colonisation. Où comment l’agile doit résister à la colonisation de l’entreprise.
... ➦Je reviens sur cet excellent article de Mary Poppendieck “Before there was management“qui met en évidence certains chiffres clefs : le 150 de Robin Dunbar, le 100 magique de Steve Jobs. Et aussi le niveau de satisfaction d’appartenance à un groupe selon la taille de ce groupe issu des recherches de Christopher Allen. Tout l’article -en anglais-est passionnant et je vous encourage à le lire mais c’est surtout sur ce dernier point que je veux brièvement revenir. Mary Poppendieck place un graphe qui résume cette satisfaction en rapport avec la taille du groupe.
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