Arrêtez de me dire que l'outil n'est qu'un outil que l'on en fait ce que l'on veut

Je poste de temps en temps des petites piques sur Linkedin. C’est ma façon à moi de mettre des emojis sur mes postes, je suis cabotin.

Une des dernières était : “Je m’excuse pour avoir pensé que SAFe était le pire qui puisse arriver à l’agilité. Sur la longueur Jira le bat à plat de couture”. Et je complétais par un commentaire : “9 frameworks pour les rois humains, 1 outil pour les dominer tous.”

Levée de boucliers par certains. “Qu’est-ce que tu racontes, l’outil on n’en fait ce que l’on veut, l’outil n’est jamais responsable”.

Faux et hypocrite

Alors soit vous êtes des vendeurs d’outils et ce que vous dites est faux et hypocrite, ou alors vous êtes des coachs vaniteux qui veulent dire “moi l’outil j’en fais ce que je veux” et vous sous-estimez ou vous voulez cacher le mal que les outils, et notamment Jira, font. Libre à vous. Mais je commence à avoir vu couler de l’eau sous les ponts et on ne me la fait pas.

Naturellement que l’outil a un impact fort sur nous. Et qu’il nous aide autant qu’on le subit. Edgar Morin disait dans un de ses bouquins (“le paradigme de la nature humaine” de mémoire) que l’on évolue sur un cycle culture - pratique - nature et ça boucle. Notre culture impacte nos pratiques qui impactent notre nature qui impacte notre culture, etc. Et nos pratiques sont modelées par les outils.

Sinon quid de la crainte/espoir sur l’IA qui nous sature aujourd’hui ?

Sinon quid de l’impact de l’outil “arme à feu” aux USA ?

Tiens deux minutes de recherche sur internet.

Une étude récente, une étude plus vieille, deux images, les états où il y a des morts aux USA, et les états où les armes sont soutenues. Drôle de corrélation. Et puis tiens la comparaison avec les pays où ces outils ne sont pas autorisés. Donc une corrélation avec les outils et les pratiques, et a priori pas un usage recherché initialement par ces outils, puisque manifestement on recherche surtout à se défendre initialement.



les références que je viens de trouver sur le web à ce sujet :

L’outil dominateur

Le problème est bien que l’outil devient dominateur, ou qu’il sert à dominer.

  • Acceptez que chaque outil soit utilisé un peu différemment par chaque équipe
  • Acceptez que chaque outil fasse une chose (et pas deux)

J’avais écrit un article sur le fait que ne pas nommer nos outils pouvait nous aider : Ne nommez pas vos outils.

Et je suis en train de faire le montage de la #masterclass “Scrum et l’agilité” pour le Projet Winston avec Claude Aubry.

Claude nous dit au sujet de l’auto-organisation de l’équipe : “le plus grand risque pour l’auto-organisation de l’équipe, c’est les outils”.

(J’espère que vous serez nombreux à la suivre, sortie fin du mois au début juin).

Votre organisation ou votre impact ?

Enfin tout ceci est vrai si votre impact est plus important que votre organisation. Que le produit, le service, ce que vous fabriquez est la cible, et non pas le maintien de l’organisation (important, mais secondaire).

Question clef : votre organisation est-elle plus importante que votre impact ?

Non.

Votre organisation est au service de votre impact. Si l’outil domine, c’est que l’organisation est plus importante que votre impact, et peut-être le signe d’un stade “politicien” de la fin de vie de votre organisation.

Je ne vous demande pas de …

Bon je ne vous demande pas de ne pas utiliser d’outils, ça vous obligerait à beaucoup échanger, à avoir beaucoup d’interactions, à avancer régulièrement, à travailler sur le maintenant avec du focus, et cela risquerait de marcher.

Je vous demande simplement d’utiliser ces outils avec modération, intelligence et recul.