Et si ?

Et si depuis la pandémie, depuis 2020, depuis l’apparition du travail à distance, nous nous étions nous-mêmes complètement sabotés.

Si nous nous étions sabordés nous-mêmes en nous enfermant dans notre sarcophage du travail à distance ?

Je regarde autour de moi, soit je suis aveugle, soit je suis sourd, soit les deux, mais je ne vois pas une seule nouvelle boite qui m’intéresse, pas une seule nouvelle idée qui me passionne, rien, c’est morne plaine, rien, rien de nouveau.

Je me dis : c’est toi, tu es trop vieux, tu es has been, ou tu es un ours dans ta grotte et tu refuses de voir. J’interroge alors mes connaissances autour de moi : aïe, même son de cloche. Nan, rien de nouveau, rien d’excitant.

Alors que cela soit clair j’adoooore le travail à distance. Mais aujourd’hui si je devais recréer une boite, me lancer dans un écovillage, avoir une idée, jamais ô grand jamais avec le travail à distance (au début du moins, la ou les premières années). Je sais que le travail à distance ne marche pas pour l’interaction. Et au début de ces aventures il faut beaucoup d’interactions.

Je commence à penser que nous nous sommes enfermés dans notre sarcophage, bien au chaud, bien protégé. Et que nous découvrons peu à peu que dehors rien n’a poussé, tout s’est calciné.

Alors tout le monde se plaint des mentalités catastrophiques dans les entreprises : l’agile, le design, tout le monde en parle, tout le monde le vomit, mais personne ne connait vraiment. De toute manière les grandes entreprises sont elles aussi congelées. Elles se sont figées pendant la pandémie, et voyant le mur de la fin des ressources, et de l’effondrement se rapprocher, elles ne bougent plus, elles emmagasinent un max en attendant de subir le choc.

Mais ce monde figé, fossilisé, nous ne le nourrissons plus du tout. Au contraire nous l’accentuons, tranquilles, à l’aise, derrière nos écrans, au chaud.

D’où aussi toutes ces ruptures dans notre civilisation. Plus personne ne sait parler à personne.

Il va falloir ressortir, comme d’un silo antiatomique, pour refonder un monde désirable. Ou s’enfermer jusqu’à la dernière boite de conserve (et s’il vous plait sans râler que rien n’aille).


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