La nouvelle philosophie du directeur financier

Avec Dragos et sous l’impulsion de l’un de nos prospects nous avons décidé d’organiser une journée dédiée aux CFO (aux DAF, Directeurs Financier) et à l’agilité : Agile CFO. Quand Bjarte Bogsnes affiche une liste d’une trentaine de logos d’entreprises qui se sont lancées dans cette nouvelle façon de penser le rôle de financier je ne vois aucune entreprise française, pourquoi pas la vôtre ?

Pourquoi une journée destinée aux DAF/CFO ?

Le constat demeure le même pour tous les métiers : l’accélération du temps, la mondialisation et son entrelacement d’informations, la complexité liée à tous ces critères vient bouleverser la façon d’appréhender le monde. Les financiers n’échappent pas à la question. Et soit ils sont ou seront de plus en plus remis en cause par les équipes qui les entourent, soit ils entament ou entameront par eux-mêmes les réflexions qui s’imposent.

Une journée pour toucher du doigt cette nouvelle façon de penser notre monde moderne qui de l’agilité des services IT s’est naturellement propagée aux métiers et à leur approche produit, pour toucher les RH et le Business Development, et enfin se diffuser aux services financiers. Scrum, Kanban, XP pour les services informatiques ; Lean Startup, Design Thinking, pour les métiers ; Holacratie, Management 3.0, Entreprise libérée pour le management et l’entrepreneuriat ; Ce sont les mouvements #noestimate et plus encore “beyond budgeting” qui vont trouver échos aux oreilles des financiers.

Quelles sont les réflexions qui s’imposent ?

Les entreprises pensent qu’elles manquent d’argent et de temps. Elles se trompent, là réponse ne se trouvent pas dans le contrôle de l’argent et du temps, mais dans la réalisation des bons produits et l’implication des personnes.

“Quand on suit les coûts on génère des coûts, quand on suit la valeur, on génère de la valeur” expliquait Peter Drucker le grand guru du management.

Ce n’est pas avoir plus de choses, c’est avoir les bonnes choses

On sait depuis bientôt quinze années que les produits, les fonctionnalités, proposés aux gens ne sont jamais ou rarement utilisés dans les deux tiers des cas car ils se révèlent inutiles ou mal conçus. Il suffit d’observer autour de vous pour s’en convaincre. Ce n’est pas donc pas de temps et d’argent dont nous avons besoin, mais du bon produit.

Cela induit toute une réflexion sur la conception des produits, les besoins ou les problèmes auxquels on répond, une projection sur les usages et les contextes d’utilisation. Il ne sert à rien d’avoir d’abord de l’argent pour construire des choses. Il faut avant tout construire les bonnes choses.

Ce n’est pas travailler, c’est être impliqué

On dit aussi, même si il n’y a pas de chiffre ou d’étude probante à la clef, qu’une personne impliquée est très, mais vraiment très largement plus performante, productive, innovante, active, qu’une qu’il ne l’est pas. Certains parlent d’un ratio de 1 à 10 d’autres d’un ratio bien plus important. Il ne sert à rien d’investir dans du temps il faut investir dans de l’engagement en quelque sorte, il faut financer l’appropriation.

Ce n’est pas avoir plus de temps, c’est être dans les temps

Cette impression de besoin de temps n’est en fait pas liée à une somme de temps, mais a une bonne concordance, coordination, avec le marché (je ne sais pas si cela me plait mais c’est le marché qui domine aujourd’hui ces questions). Il faut donc une capacité à opérer avec souplesse (par petits ensembles) et avec beaucoup de pertinence (priorisation, validation des hypothèses).

Récemment ce ne sont donc nullement les entreprises qui ont le temps et l’argent qui florissent. Mais celles qui ont su investir pour réaliser les bonnes choses, en sachant engager leurs collaborateurs.

Toutes ces questions devraient être repensées aussi par les financiers qui peuvent avoir un pouvoir de nuisance comme de support particulièrement puissant. Il ne s’agit pas de mettre l’entreprise en danger, il ne s’agit pas d’oblitérer les aspects financiers. Il s’agit de se mettre dans une posture en concordance avec ce que demande l’époque tout en garantissant les redevabilités et les responsabilités que l’on est en droit d’attendre d’un Directeur Financier.

Les sujets que nous allons aborder pendant cette journée

À situation difficile, positionnement difficile

La situation est difficile. Il s’agit d’un changement de mode de pensée considérable car on se retrouve en porte à faux avec une approche cartésienne particulièrement ancrée chez nous. C’est une situation difficile car les services financiers sont souvent le rempart aux coups d’éclats (jugés) intempestifs. Or il va maintenant leur être demandé (et là dessus je suis assez clair, avec le temps, ils n’auront pas le choix) de changer cette approche trop rigide pour nos temps modernes, et eux même de se renouveler. Certains peuvent décider de résister, de ne pas y croire, les effondrements seront rapides. Durant les cinquante dernières années la durée de vie moyenne d’une entreprise est passée d’une soixantaine d’années à ~18 ans.

Valider par les chiffres culture, philosophie et valeurs

La bonne nouvelle c’est qu’ils ne perdront pas leur rôle de barycentre de l’entreprise. Mieux encore, leur prise de risque contrairement aux apparences sera moindre qu’aujourd’hui où leurs façons d’opérer n’est plus en phase avec le monde qui les entoure. Mais ils ne peuvent plus s’appuyer sur les chiffres comme philosophie. Ils devront s’appuyer sur une culture, une philosophie, des valeurs, qui elles mêmes seront constamment validées par des chiffres. Le retournement est d’importance. À l’image du manager moderne qui ne micro-manage plus mais pose un cadre et des règles claires dans lesquels ses collaborateurs s’émancipent, le financier posera un cadre et des règles claires dans lesquels l’entreprise trouvera de l’espace, des leviers.

Travailler avec des mesures a posteriori

La nouvelle philosophie du directeur financier c’est bien de s’inscrire dans cette nouvelle façon de penser l’entreprise. D’investir dans l’atteinte d’objectifs possédant de la valeur à intervalles réguliers permettant une prise de risque justifiée par un périmètre réduit et validée par des mesures significatives. Libération d’un espace (choix, expérimentation, autonomie) dont vont s’emparer les forces de l’entreprise pour avancer sans s’affranchir d’une redevabilité mesurée constamment, du moins très régulièrement. Avec de vraies mesures a posteriori et à intervalles réguliers et non pas des engagements sur des estimations non perçues comme hypothétiques ce qu’elles sont pourtant.

Contenu de l’atelier et détails pratiques

C’est de tout cela dont nous parlerons avec Dragos lors de cette journée. En nous appuyant sur les mouvements “#noestimate” et “beyond budgeting” et en essayant de générer de déclencher des premiers pas opérationnels pour les personnes présentes, en croisant leurs expériences, en relatant des expériences connues.

La matinée est consacrée à la présentation des concepts, de la culture, du mode de pensée de ces nouvelles façons d’aborder le monde complexe, changeant et incertain qui est le notre. Une matinée pour découvrir comment cela peut avoir un impact ou être intégré à votre activité et à votre savoir.

L’après-midi est consacrée à des ateliers qui mettront en pratique ces concepts et permettront des débats entre pairs, des retours d’expérience.

Vous trouverez plus d’information sur Agile CFO (Rendez vous le 13 décembre (nous avons décalé d’une semaine !).

Quelques liens (merci Dragos !):