Atelier créativité
Je vous décris ici un petit atelier créativité réalisé récemment d’une durée d’une heure. Si quelqu’un veut essayer le même genre de chose, merci de me donner vos retours. Mais comme souvent, un blog c’est surtout pour soi, pour poser ses idées, les cristalliser, laisser sécher l’argile en quelque sorte. Donc prenez ce petit billet comme une note pour moi-même. Pour cet atelier, j’étais ravi de me retrouver au Bœuf sur le toit, en plein Art Déco.
C’est art Déco quand les lignes sont droites – voir le lustre la haut – et art nouveaux quand lignes sont arrondies. Petit mémo technique. Exemple d’arts nouveaux : la casa Batllo de Gaudi à Barcelone. Si tu captes ça tu ne pourras plus te tromper, me rappelle Lahouari, mon vieil ami, quand je l’interroge sur le sujet en écrivant ce billet (“art déco ? arts modernes ? arts nouveaux ?”).
Ravi car effet dans mes précédents billets j’évoquais les surréalistes pour penser la créativité, et voilà que je me retrouvais dans l’antre des dadaïstes parisiens pour m’y atteler. Cet atelier créativité était le point final d’une demi-journée de team building.
#1 Faire s’entrechoquer les concepts sans honte
L’objectif était de trouver en une heure le nom de la nouvelle organisation (il s’agit d’une fusion de deux structures), ou du moins d’apporter de sérieuses pistes. J’ai décidé comme évoqué dans un précédent article de préparer les esprits rapidement en posant les points clefs de la créativité, et en racontant l’histoire des ours pour permettre à tous d’être ridicule sans crainte, outrancier sans honte, puis d’utiliser mon espace des mèmes pour faire s’entrechoquer les concepts.
L’idée c’est d’abord comme les dadaïstes de jouer avec les idées reçues, les conventions, la logique, la raison, en mélangeant les concepts sans frein. J’affiche donc 3 listes à l’écran : une contient des adjectifs sans queue ni tête : Vert, Bleu, Insensé, Germe, Transparent, Moisissure, Prompt, Arrondi, Instantané, Inflexible, Coloré, Inversé, Retourné, Invisible, Apparent, Superficiel, Virtuose, Renflé, Connexe, Rangé, Propre, Granuleux, Adhérent, Visqueux, Rebondi, Beau, Long, Court, Souterrain, Volant, Télépathie, Télékinésie, Flocon d’avoine, Cuillère.
L’autre contient des noms de société ou de concepts modernes ou considérés comme (c’est un peu l’idée de la sauce magique du Lean Canvas, “devenir le netflix des arts ménagers”) : Spotify, Netflix, Amazon, Tesla, NASA, Playstation, Minecraft, AirBnB, Uber, Angry Birds, Pokemon, Instagram, Youtube, Whatsapp, Tinder, Happn, Mobile, Tablette, Objet connecté, Drone, Occulus rift, 3D, Lego, Playmobile, Snapchat, GoogleMaps, Waze, Twitter, Voiture sans pilote, IOT, Réalité augmentée, 3D Print, Blockchain, Robot, Wearables, Machine Learning.
Enfin une troisième liste qui contient plein de mots clefs décrivant la nature ou le métier des deux structures actuelles. Je donne 15mn à chaque groupe pour associer trois mots (un mot de chaque colonne) et me raconter une histoire dont ils seraient fiers concernant leur organisation dans 5/10 années. Chaque groupe restitue aux autres sa proposition.
#2 Se sentir investi par quelque chose de grand, qui nous dépasse
Rappelez vous l’allégorie du bâtisseur de cathédrales, il est important de donner du sens, et de travailler pour quelque chose qui nous dépasse, ou plutôt qui nous fait nous dépasser. Je demande donc ensuite une deuxième conversation de 15mn par groupe, pour me donner trois mots, trois concepts clefs liés à leurs histoires qui synthétisent pourquoi ils sont transcendés, sublimés, fiers de cette projection concernant leur organisation. Chaque groupe restitue aux autres son histoire et pourquoi en trois mots clefs ils seraient fiers de cet achèvement pour leur organisation.
#3 Donner un nom à ce sens
L’idée est bien évidemment d’abord de faire émerger quelque chose de nouveau (choc des concepts) au travers d’une histoire sur laquelle on peut se projeter. Puis d’y placer du sens, ou de comprendre pourquoi on y trouve du sens. Avec trois mots le ramener à l’essentiel. La conversation au sein du groupe est très importante, elle permet d’harmoniser les compréhensions, les attentes, etc. Enfin dans un troisième temps, chaque groupe a 15 nouvelles minutes pour inventer un nom qui représente bien cette histoire et ces trois concepts clefs qui font sens. Chaque groupe restitue son triptyque : histoire, mots clefs, nom. Il y avait un cahiers des charges (langues, formalisme, longueur mini et maxi, certaines lettres, etc.) mais je ne voulais surtout pas que les gens se lancent dans un brainstorming sur le nom directement, je souhaitais donner du sens. Si une organisation possède un sens et que ce sens est partagé, elle possède un avantage indéniable sur celles qui n’en n’ont pas. Tout ce qui est porteur de sens est un plus.