Lectures printemps/été 2012
5 bouquins lus récemment (mais qui datent presque tous de 2009…) sur lesquels je souhaite revenir car ils me semblent digne d’intérêt. Lus, démarrés au printemps et j’en achève certains là (pas mal de romans à côté pour me vider la tête , je vous recommande le Déchronologue, de Beauverger, que m’avait recommandé à son tour Antoine V. Fable sur les pirates des caraïbes confrontés à des évènements étranges et futuristes).
Freedom Inc (Liberté et compagnie) (en/fr), 2009
Brian M. Carney and Isaac Getz
A rapprocher du suivant (Tribal Leadership), la description du nouveau management, ou management moderne. La force de ces nouvelles approches (auto-organisation, organisation organique -et pas industrielle-, motivation des personnes, etc.) autour d’histoires vécues et d’exemples assez intéressants. Pour en citer un ou deux :
- Une organisation américaine (donc pas de “période d’essai”) propose à ses fraîches recrues une très belle prime (disons 5000 euros) pour qu’elles … quittent la compagnie. Si elles estiment que la compagnie en vaut une autre, autant prendre la prime et aller à côté. Si ce n’est pas le cas et qu’elles sont attachées aux valeurs de la compagnie, elles sont prêtes à sacrifier la prime. Pour la compagnie cet engagement est très signifique. Le coût est faible face aux gains.
- Une autre compagnie transforme ses entretiens d’embauches -face à face- en entretien d’équipe à la cantine. Le candidat doit être accepté par le groupe, l’idée étant que s’insérer dans le groupe est important, et que l’on ne trompe pas 10 personnes. Mais je ne sais plus, les deux livres ayant le même fond, si cet exemple ne vient pas de Tribal Leadership.
Pour nous français, ce livre est aussi une bonne surprise car il cite pas mal d’initiatives françaises ou de talentueux patrons français. (et vous pouvez le trouver en français : “liberté & compagnie”)
Tribal Leadership (en), 2009)
Dave Logan, John King, Halee Fischer-Wright
Comme évoqué ci-dessus Tribal Leadership parle du même sujet : management moderne, nouvelles pratiques et approches managériales (je dirais), que Freedom Inc. Sans encore peut-être assez de recul je dirais que Freedom Inc est plus riche, mais Tribal Leadership a la force de proposer un système, une matrice.
Donc l’idée se dégage mieux de Freedom Inc mais se fixe dans la matrice de Tribal Leadership.
En gros le livre propose un découpage entre 5 types de comportement/de tribus, d’organisations. Vous vous situez dans l’un des niveaux (il décrit surtout votre état d’esprit et votre relation aux autres, donc votre implication). Vous pouvez passer d’un niveaux à l’autre (monter c’est progresser, mais on peut aussi descendre), sans pouvoir sauter de niveau. C’est intéressant car ces archétypes sont assez parlants (“life sucks”, “I’m great”…). Cela ne restreint pas à cela (il évoque les triades -dynamique de groupe, “3 c’est une foule”- au lieu de dyades -dynamique de binome-) mais c’est principalement l’idée.
Kanban pour l’IT (fr), 2012
Laurent Morisseau
Autre domaine, le livre de Laurent sur Kanban, qui vient étoffer nos livres en français, et deviendra probablement comme le livre de Claude sur Scrum un standard. Efficace et complet il va s’avérer très utile. J’y retrouve les forces et les faiblesses de Kanban (à mes yeux).
De ma petite fenêtre je continue d’utiliser Kanban quand :
- l’organisation n’est pas assez mature, ou trop en conflit, pour utiliser scrum.
- l’organisation est très mature et veut s’extraire des contingences de deadline que possède scrum (itération).
- de grosses contraintes matérielles : dispersion des groupes et des personnes.
- dans quasiment tous les cas pour avoir une visibilité macro sur le portefeuille des projets, ou autre vision transverse nécessaire.
Je continue de ne pas comprendre pourquoi toutes ces sociétés qui veulent s’accapparer le label agile mais qui ne le sont pas ne se précipitent pas sur Kanban qui leur correspond bien mieux. Imaginez les centres de services kanban/extreme programming. Ca ça a de la gueule.
Je continue de ne pas être sensible à toutes les formules mathématiques employées par Kanban. C’est sûrement intéressant mais ce n’est pas à mes yeux de la gestion de produits ou de projets, ni du management, qui pour moi doit être humain (dans le sens empathie/non nécessairement prédictible/complexe, émotionnel, etc.). Kanban est un modèle, une modélisation de l’activité. Scrum une approche de dynamique de groupe. L’agile un état d’esprit. Et le débat repart.
Je suis toujours estomaqué par la puissance de Kanban, et du management visuel en règle générale.
John Medina
Et justement comment marche-t-il ce management visuel. Pourquoi notre cerveau y est-il si sensible (en tous cas le mien, mais aussi le votre si j’en crois ce livre). Comment fonctionne-t-il, à quoi est-il sensible ce cerveau ? C’est le sujet de cet ouvrage très pédagogique et très vulgarisé. Très sympa à lire. Si vous voulez avoir un peu plus mal au crâne il faut lire “L’erreur de Descartes” (de Damasio) dont “Brain rules” tire une partie de ses sujets. Mais là c’est du scientifique dur et dur, du coup je ne le cite pas, mais j’en ai tiré une idée majeure (sans savoir comment m’en servir) : votre raisonnement ne peut se concevoir sans émotion. Si vous raisonner sans émotion vous raisonner nécessairement à court terme. Un bon raisonnement dans le cerveau humain véhicule nécessairement sa part d’émotion (ou provient de sa part d’émotion).
Cela remet un peu de sel dans la discussion évoquée plus haut entre les modélisation et les formules mathématiques de Kanban, et l’approche sociale de Scrum.
## Unfolding the napkin (en), 2009
Dan Roam
Enfin, le dernier mais pas le moindre, ce magnifique ouvrage de Dan Roam sur l’utilisation de dessins en lieu et place de texte, powerpoint et autre trucs froids. C’est juste magnifique. Depuis je dessine des bonhommes chez mes clients, et cela … marche. A lire, absolument.
ALE 2012, session openspace lectures
Cela me permet de rebondir sur une session à laquelle j’ai participé lors de l’openspace à ALE 2012. Nos listes de lectures et nos recommandations. Je vais me borner à vous afficher la liste. Et juste vous décrire l’intervention finale de ### qui, manifestement enthousiaste, nous a expliqué que tous ces f###!!! nous faisaient croire que l’écriture était réservée à une pseudo motherf**** élite et que c’était du b***s***. Qu’il suffisait de lire ce livre : *Joseph Williams Style : ten lessons to clarity and grace* et puis le tour était joué, on pouvait écrire comme n’importe qui. Les deux premiers chapitres suffisent à ses dires. Moi qui possède un style si particulier… j’ai envie de répondre : cela ne risque-t-il pas de faire écrire tout le monde pareil ? (ce que je constate malheureusement).
Nos retours, dans l’ordre du tableau blanc :
Joseph Williams Style : ten lessons to clarity and grace
Jospeh O’conner : NLP, achieving results
Dave Logan : Tribal Leadership
Linda Rising : Fearless change
Gori, Le Coz : L’empire des coachs
Medina : Brain rules
Sharon Bowman : Training from the back of the room
Dan Heath : Switch
Susan Caine : Quiet
Henry Collins : Tacit & explicit knowledge
David …K ? : Thinking for V and slow ?
Lectures, les liens depuis 2010
- Lectures automne/hiver 2014
- Fiche de lecture 2013 : entre le cristal & la fumée (Henri Atlan)
- Lectures automne 2013
- Lectures automne/hiver 2013
- Lectures printemps/été 2012
- L’empire des coachs (Gori & LeCoz)
- Quelques bouquins à lire pour faire de l’agile (2011)
- Fiche de lecture 2010 : Karmic Management
- Fiche de lecture 2010 : Scrum (de Claude Aubry)