Mix-it & Sudweb

Sudweb 2012

Vive le printemps comme dirait Bruno avec qui j’aurais le plaisir d’animer un atelier à haut risque lors du prochain Sudweb 2012 (le 26 mai à Toulouse). Cet atelier est à haut risque car c’est un jeu, et un jeu cela a besoin d’être rodé. Et c’est un jeu ambitieux : 1h30 autour d’un scénario machiavélique à la façon d’un livre dont vous êtes le héros.

Pour en savoir plus l’article de Bruno ou la description de l’atelier :

On compte sur vous pour venir participer et avoir votre avis. Cet atelier se déroulera dans le cadre de la journée “élaboratoire”  : faisons le constat que la majorité des gens sont saturés des powerpoint et qu’il faut un apprentissage participatif !

A cette occasion voici le petit texte pondu pour Sudweb (je le replace ci-dessous) : `http://sudweb.fr/2012/cette-drole-de-journee-quest-lelaboratoire-vue-par-pablo-pernot/%60_

Aux idées, citoyens

Quand Sébastien ou Frank du staff Sud Web évoquent avec moi la journée participative du samedi, je ne peux que jubiler. Une journée d’ateliers, de participation, de co-création, une promesse d’énergie, de plaisir, et peut-être d’innovation brute. Dans la mouvance des barcamps, code/coach-retreat ou desopenspaces les formats participatifs ont le vent en poupe car, pas de secret, ils proposent un très bon environnement pour apprendre :

Tell me, and I will forget. Show me, and I may remember. Involve me, and I will understand.

– Confucius, 450 B.C

Il faut donc se plier à une condition : faire participer.

Essayons de bien distinguer 3 états :

  1. L’écoute passive : un orateur avec des slides.
  2. La participation : l’orateur fait participer le public, et du coup le contenu de son discours n’est plus prédéterminé.
  3. Enfin la co-création : il n’y a plus de différence entre l’orateur et le public. On passe d’un état très prédictible à un état très imprévisible. (C’est d’ailleurs la crainte de certains : comment ne pas prendre le risque de finalement ne déboucher sur rien. Cela arrive rarement et si cela doit arriver prenez vos deux pieds et changez de session).

Pour cette journée participative que Sud Web a décidé de joliment donner le nom d’ “élaboratoire” on oubli donc l’état 1, l’écoute passive de slides. Cela ne nous intéresse pas dans ce cadre (je n’ai pas dit : pas de slides, je suggère : pas majoritairement “d’écoute passive”). Ce qui intéresse Sud Web c’est que vous veniez avec des idées de formats répondant à des objectifs de participation ou co-création (les coding-dojo sont finalement un exemple).

A mes yeux le meilleur véhicule est probablement le jeu, une approche ludique. Il pose des contraintes claires, partage un problème avec les participants, laisse s’établir des relations sociales au sein du groupe, les aspects répétitifs et le feedback constant en fond une source de progression palpable. C’est aussi le terreau de l’innovation : un monde complexe (non prévisible) au sein d’un conteneur : des “contraintes libératrices” comme dirait Paul Valery.

Mix-it 2012

Plus tôt, dès cette semaine (le 26 avril à Lyon, mais toutes les places sont prises il me semble) j’aurais l’occasion de donner une session à Mix-It 2012. Un évènement qui allie plusieurs centres d’intérêts : Agility,Techy,Trendy,Gamy,Weby. Mélangeons ! il en sort toujours quelque chose d’intéressant. J’essayerai de donner une petite suite à “Anatomie d’une mission agile”, une saison 2 en quelque sorte. Session que j’avais d’ailleurs proposé en 2011 à … Sudweb.

A ce sujet Romain de Mix-It me propose quelques questions concernant le buzz agile actuel… : `http://www.mix-it.fr/article/13/rencontre-avec-pablo-pernot-coach-agile%60_

Je reproduis l’article ci-dessous.

Agilité & Buzz

Rencontre avec Pablo Pernot, coach agile

Nous nous sommes entretenus avec Pablo Pernot qui animera la session “Anatomie d’une mission agile, saison 2”

 *L’équipe Mix-IT : Peux-tu nous dire qui tu es ?*

Pablo Pernot : Qui suis-je ? ouh là. Euh … dans le contexte de Mix-IT je suis surtout un intervenant “agile” qui vient faire part de son expérience, d’une expérience en tous cas. Mais sinon je suis plutôt un homme heureux, père de deux merveilleux enfants, amoureux de sa femme, ayant beaucoup de plaisir à cultiver une attirance pour quelques instruments “has been” comme la flute irlandaise ou le banjo old time. J’ai eu la chance d’avoir un parcours atypique qui m’a permis de faire des lettres et de la philosophie plutôt que des maths ou ce genre de trucs. En ce moment je concrétise la liberté que j’ai pu gagner en faisant grandir une petite société de conseil avec Christophe Monnier & Gilles Pommier Smartview.

L’équipe Mix-IT : L’agilité vient de dépasser la phase de buzz, mais tout le monde ne choisit pas ces méthodes. Quels sont encore les freins que tu rencontres au quotidien ?

Pablo Pernot : Attention, si le succès de l’agile a fait disparaître certains freins il en a fait apparaître d’autres. L’effet de mode est source de confusion. Cependant il est certains que le succès aidant, nous sommes allés plus loin avec agile. Et donc des questions plus vastes se posent : comment concilier l’état d’esprit agile avec l’organisation, sous-entendu comment changer le management ou quels sont nos rapports avec les aspects budgétaires à grandes échelles : actionnariat, plan 3/5/7ans, stratégie d’entreprise, etc. ?

Au quotidien la question que je me pose le plus fréquemment actuellement est : comment motiver les gens, ou plutôt comment changer l’état d’esprit des gens (“agile is a mindset”), et encore : faut-il vouloir changer l’état d’esprit des gens, n’est-ce pas là une intrusion trop violente ? Donc où s’arrête la méthode orientée vers la réussite des projets, où commence une forme de manipulation psychologique pas forcément très/toujours judicieuse …

L’équipe Mix-IT : Quels sont pour toi les facteurs de réussite d’une transition agile ?

Pablo Pernot : Mais c’est l’un des sujets de ma session :) passez voir. En quelques mots : de véritables raisons pour prendre le chemin agile, une réelle sensibilisation et un soutien fort du management, du piment pour provoquer le changement : du sang neuf, un œil extérieur, etc. Mais le terme “réussite” est souvent un piège. Ce n’est pas soit une réussite soit un échec, c’est toujours plus “gris”, et surtout ce n’est jamais définitif : c’est en mouvement constant.

L’équipe Mix-IT : On entend parfois que “l’agile ce n’est pas possible dans mon contexte”, que leur réponds-tu ?

Pablo Pernot : Pour l’instant je n’ai jamais rencontré, ni entendu évoquer un contexte qui ne serait pas réalisable en agile. Je caricature : “Waterfall” (modèle en cascade) estime que le monde est parfait (puisque l’on peut tout préparer, anticiper), et agile que le monde n’est pas parfait (puisque l’on devra/pourra s’adapter). Donc si vous avez un monde parfait je veux bien croire que agile ne s’y prête pas.