Agile Open Sud 2012, c'est fait (aussi)
Malgré une bonne toux et des antibios dans les bagages j’ai eu le plaisir de participer à la première de mouture de Agile Open Sud (#aosud) 2012. Bonne compagnie (~20 personnes, mais pas une fille… sujet de session), un hotel agréable en bord de mer avec une très bonne cuisine (notamment la mousse/fondant chocolat du soir absolument sublime), des sujets intéressants même si nous avons manqué de temps pour creuser certains points.
Quelques retours à chaud sur les activités auxquelles j’ai pu participer :
Les estimations sont-elles nécessaires ?
Surtout par le dialogue et processus qu’elles induisent. Elles permettent la discussion, la confrontation (sens apaisé), elles dévoilent des surprises. Peuvent permettre (ou pousser) à tous de s’exprimer. Elles valident une convergence. Nous oblige à découper, designer, envisager les travaux de façon plus fine. Elles permettent de nous projeter au travers d’une planification. Mais elles ne constituent pas un engagement, et ne doivent pas être prise à la lettre (enfin, au chiffre), ni de façon isolée (triangulation, comparaison).
## Scrum & XP sont sur un bateau
Une discussion animée autour de nos débats vifs et amusants concernant Scrum & XP. Même si chacun continu de défendre naturellement ses aspirations nous sommes tous assez d’accord. Notre combat est ailleurs, vers la dénaturation des méthodes agiles. Voilà, pas plus. Certains voient dans Scrum un cheval de Troie qui permet l’introduction de l’agilité, tous sont ok pour confirmer que même une introduction, ou une application partielle c’est mieux que rien, une porte d’entrée, un point de départ. Pour ma part j’apprécie particulièrement de taquiner mes camarades sur ces sujets (ils me le rendent bien) car cela nous permet (même au travers de rires) une constante remise en question, une constante réflexion sans douleur. A ce sujet je vous soumet ma proposition de changement du manifeste : “Je préfère un logiciel opérationnel plutôt qu’un long débat technique”.
Le scrummaster est-il inutile ?
Théoriquement l’auto-organisation devrait mener à ce constat. Mais alors est-ce motivant de s’enticher d’un rôle dont l’objectif est de devenir inutile ? Le scrummaster veille à l’application de Scrum, à éliminer les obstacles, à faciliter le travail et l’organisation de l’équipe, à protéger l’équipe. Quand tous ces objectifs sont atteints que devient-il (ou quand l’équipe est assez mature pour faire cela toute seule) ? Qu’est ce que l’on constate sur le terrain : cela n’est jamais complètement le cas (ou alors avec des équipes assez réduites). Donc c’est assez rare. Quand c’est le cas et si c’est possible le scrummaster peut devenir petit à petit un coach agile : il prend de la hauteur et de la distance, il peut prendre une position de facilitateur au sein de sa structure. Il peut aussi encadrer plusieurs équipes simultanément ou faire un travail plus transverse en se regroupant avec plusieurs Scrummasters. Mais c’est assez rare (qu’il devienne véritablement inutile). Quand est-ce que cela se produit ? lors des phases de releases. Lors des phases de re-constitution des équipes.
Pour conclure : le scrummaster est (très) utile. Il peut avec le temps le devenir beaucoup moins ce qui est la marque de la réussite de son action. Mais nous constatons que sur le terrain il ne disparait que très rarement. Et qu’il difficile d’expliquer aux gens (ah les gens…) qui veulent devenir scrummaster que l’objectif est l’effacement -en partie-de leur job.
Skull & Roses
A l’instar des “Loup Garous de Tiercelieux”. Nous avons fait une partie de Skull & Roses, un petit jeu de bluff fort sympathique. Le jeu demande de mentir, d’être fourbe, de piéger tous les autres participants, de mentir encore, de jubiler lors de l’échec d’un autre. Bref un grand moment de plaisir qui permet d’en savoir long sur certains. 2 enseignements : il faut comprendre la règle pour gagner, par inversion anti-agile : le jeu montre les travers de l’individualisme.
Agilité, rupture ou effet de mode ?
Gros débat qu’il est difficile de résumer (à chaud dimanche matin qui plus est). Je vous livre en vrac : Il y a trop de méconnaissances des valeurs, de la culture de l’agilité. C’est à dire qu’il y a un vrai schisme entre l’application des pratiques et les valeurs et principes qui en sont le fondement. Cependant en appliquant les pratiques (sans se soucier des valeurs) on peut arriver à mieux comprendre celles-ci (valeurs) et finalement les retrouver. Il y a une vraie frontière entre l’application de l’agilité sans valeurs, sans culture et avec. Nous craignons naturellement qu’il arrive à l’agilité ce qui est arrivé à Lean (un détournement). Nous pensons même qu’il est peut-être déjà trop tard, et que le mot agilité est déjà perdu. Pour le retrouver -peut-être- cela passe par un réel évangélisme, un bon enseignement (nous soulignons le mal fait par certains apprentissage autour de l’agilité, et nous soulignons aussi que de nombreuses approches “agiles” pré-existent depuis longtemps dans l’informatique et auraient pu être plus soutenus : par l’enseignement, par l’apprentissage, etc.)
Pour soutenir notre effort il faut aussi ne pas hésiter à montrer son adéquation avec les attentes du “business”. Pour résumer par un exemple un chouïa réducteur : le respect des gens les rend plus performants (donc c’est bon pour le business). Ou encore, le déploiement de pratiques techniques soutenues par l’agilité (intégration continue, tdd, pair programming, etc.) rend les applications de meilleure qualité (donc c’est bon pour le business).
Pour lutter contre cette dénaturation : nous préconisons de toujours rappeler clairement les choses : “nous devions, ceci n’est pas agile”, etc. Mais naturellement cela ne veut pas dire que nous refusons le job ou la participation : il faut du temps pour acquérir tout cela. Donc oui nous vous accompagnons et nous ne ferons peut-être pas tout bien tout de suite (ni jamais, c’est une destination, nous y tendons). Mais nous signalons constamment les deviances. Si, avec du temps, nous voyons qu’il n’est pas possible d’appliquer l’agilité il faut songer à arrêter ou à quitter la mission (mais c’est à la fin d’un parcours). Par contre il faut constamment garder sa neutralité, et rappeler les écarts avec la cible.
Voilà il s’agit de mes souvenirs livrés à chaud, par mon prisme. Ne pas oublier la petite séance de banjo & guitare avec Olivier. Un moment très agréable.
Seul regret : c’est trop court. Et je n’ai pas réussi à formaliser assez les idées qui ont émergées (je ne parle pas de compte rendu, je veux dire : sur les lieux). Mon avis : prendre une vraie retraite de 4 jours (dans les Cevennes ou en Tunisie).
Le retour de Thierry
Le retour de Claude
Le retour de Jean-Baptiste
Le retour de Fabrice
Le retour de Rui
Le retour d’Alexis
Le retour de Jérôme